Par FLORENT TONIELLO
présenté par Mission Culturelle du Luxembourg en France à 20h50
©Paolo Lobo
Biographie :
Né en 1972 à Lyon, entre Rhône et Saône. Les fables que sa grand-mère lui récitait, les ouvrages que sa mère lui offrait et les discussions littéraires avec sa marraine ont forgé en lui le goût de la poésie qu’il a pourtant choisi d’enfouir pendant des années. Dans une autre vie, il a donc été, principalement à Bruxelles, manager dans les technologies de l’information pour une grande entreprise transnationale. Depuis 2012, il a rejoint les bords de l’Alzette, à Weimerskirch, au grand-duché de Luxembourg. Il se cache le plus souvent derrière les textes des autres, s’occupant de relecture, correction et traduction pour divers éditeurs et journaux. Mais il ne dédaigne pas non plus de s’adonner à l’écriture : outre de nombreux articles dans l’hebdomadaire woxx, il a collaboré également à La Tribune du Jelly Roger, revue de propagande poétique. Il écrit aussi sur la poésie dans le supplément « Libres-Bücher » du Tageblatt. On peut le lire dans les anthologies ou des revues, parmi lesquelles Recours au poème, Comme en poésie, Realpoetik, Festival permanent des mots, Arpa, Traction-brabant, Revue Méninge, Revu, Décharge, Ecrit(s) du Nord, Paysages écrits ou Les Cahiers luxembourgeois. En mai 2018, sa fantaisie musicale Offenbach. La Petite Fabrique des notes est créée au Théâtre ouvert Luxembourg. Attaché à l’oralité, il a été notamment l’invité luxembourgeois du festival Transpoésie de Bruxelles en 2017, et reprend régulièrement le spectacle musical Ptérodactyle en cage, dont le texte paru aux éditions Phi, qui ont publié la majorité de ses recueils.
Résumé :
Ouf ! j’ai terminé de planifier la fin du monde dans le logiciel adéquat en version d’essai mis la dernière touche au plan que vous exécuterez sans erreur tout est sauvegardé dans le cloud qui s’accumule déjà sur nos têtes je ne suis pas la seule à l’avoir programmée l’avenir est tellement évident c’était même un fichier de démonstration.
Citation :
Portrait de l’attente en péché mignon
Un temps j’ai été Pénélope assise transie au coin du feu pourtant attisé sous une vieille couverture qui sentait Ulysse
je laissais tomber de mes mains en m’endormant les volumes reliés pleine peau des récits fades que des courtisans assidus composaient pour mon plaisir
mais de plaisir je n’avais que dans les heures qui s’écoulaient sans nouvelles de mon héros lent déroulement du temps qui me faisait frissonner
dans d’autres endroits que mon château usé sur ma poitrine dont les mamelons étaient durs mais que personne ne caressait plus
lorsque j’ai reporté mes obligations de souveraine le sursis a réveillé dans mon corps des sensations pareilles à celles de mes orgasmes d’antan
retenir les larmes devenait jouissance procrastiner une piqûre euphorisante devant les bûches suavement léchées par les flammes
je sais maintenant que je mourrai
dans un spasme de plaisir définitif
quand enfin j’apprendrai qu’il ne reviendra pas.
Titre : Vidée vers la mer pleine
Année de parution : 2021
Édition : Éditions Phi
En compagnie de Michał Grabowski, Attaché Culturel de la Mission Culturelle du Luxembourg en France
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